• Rouen: traficotait-il des autos ? (Paris-Normandie - 16/01/2013)

    JUSTICE. Ce Darnétalais est soupçonné d'avoir sciemment vendu des voitures volées. Il proteste de son innocence.

     

     

    Jean-Marie B., Darnétalais de 59 ans, artisan au chômage vivotant sur son RSA, est-il coupable d'avoir sciemment vendu des voitures volées, dont une à sa sœur ? C'est en tout cas l'avis du ministère public qui a requis une peine de 10 mois de prison avec sursis à son encontre ainsi qu'une peine de 3 mois de prison avec sursis à l'encontre de sa compagne, Christelle S., soupçonnée d'avoir recelé les sommes liées à la vente des voitures. Le tribunal s'est donné jusqu'au 15 mars pour délibérer.
    Avec son profil atypique et sa tchatche, Jean-Marie B. a déjà été condamné à une dizaine de reprises depuis 1970 et il s'est retrouvé au centre d'une histoire compliquée.

    « Même les garages n'ont rien vu »
    En avril 2011, la police saisit trois voitures (une Peugeot 308 et deux Citroën Picasso). Si les documents administratifs semblent parfaitement en règle, la police constate que les numéros de série des moteurs ont été falsifiés. Les véhicules ont été volés ; et c'est Jean-Marie B. qui les a vendus.

    « La première voiture que j'ai achetée, je l'ai remarquée le long de la route avec une affichette. C'est un certain M. Jacques qui me l'a vendue », raconte Jean-Marie. Comme le prix était plus que correct, le Darnétalais s'installe, sans se déclarer, comme intermédiaire de vente et achète deux Citroën Picasso. Il en vend un à sa sœur (tout en utilisant un prête-nom « pour des raisons d'interdit bancaire ») et un autre à un couple qu'il ne connaît pas. « Je me suis fait avoir, je ne savais pas que ces voitures étaient volées, et maintenant je suis devant le tribunal », se lamentait-il. Sa compagne, Christelle S., qui a encaissé 14 000€ sur son compte avant de les retirer en liquide, était poursuivie pour recel.
    Une défense de bonne foi ? A plusieurs reprises le tribunal a souligné de graves irrégularités sur les actes de cession des véhicules. Le fameux « M. Jacques », qui n'a jamais été retrouvé et dont Jean-Marie n'a pas donné les coordonnées à la police, existe-t-il réellement ? « Il se débrouille en vendant des voitures volées. Mon client a payé une voiture 14 000€ et elle a été saisie », se lamentait une avocate d'une victime qui avait acheté le véhicule dans l'attente d'un heureux événement.
    « La preuve que ma cliente n'est pas dans la magouille », défendait avec soin l'avocate de Christelle, « c'est qu'elle a bien dépensé 12 000€ pour acheter le premier véhicule. Ses relevés bancaires l'attestent. »
    « Certes, mon client n'est pas une oie blanche », rajoutait l'avocat de Jean-Marie B., « mais le ministère public ne fait pas la preuve qu'il savait l'origine frauduleuse des véhicules qu'il a vendu. Les documents administratifs étaient en règle et ni le contrôle technique ni les garages n'ont rien vu des numéros de série modifiés. Les véhicules étaient en bon état et, d'autre part, aurait-il mis sa propre compagne dans la difficulté en aidant à lui vendre un véhicule volé ? »
    Le jugement a été mis en délibéré au 15 mars.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :