• Le César's à la barre: le procureur réclame de la prison ferme et la fermeture de la discothèque (Paris-Normandie - 19/02/2013)

    JUSTICE. De la prison ferme a été requise hier à Dieppe à l'encontre des dirigeants de la discothèque Brayonne, du disc-jockey et de la strip-teaseuse.

     

     

    Le 1er décembre, peu après 3 heures du matin, sur l'une des pistes de danse de la discothèque Le César's de Gournay-en-Bray, Niki portait un léger top et un petit bas avec une chaîne argentée. Quelques minutes plus tard, la strip-teaseuse, sous la surveillance des enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen et du Groupe d'intervention régional (GIR) de Haute-Normandie, se retrouvait nue. En train de pratiquer des fellations et des actes sexuels à des clients - notamment un mineur - devant 200 personnes.

    Hier, l'effeuilleuse a troqué sa tenue d'Eve pour un pantalon noir et une veste plus stricts. De rigueur dans un prétoire. Seules la ceinture léopard et ses chaussures à talon d'une quinzaine de centimètres pouvaient laisser transparaître un éventuel jeu de séduction. La jeune femme, tout juste 30 ans, mariée et mère de famille de quatre enfants, était jugée devant le tribunal correctionnel de Dieppe. A ses côtés, les dirigeants du César's, deux frères âgés de 36 et 43 ans, ainsi que le disc-jockey de la boîte de nuit, 36 ans. Ils comparaissaient pour des faits de travail dissimulé, de corruption de mineur et de proxénétisme.
    Le travail clandestin est plus ou moins reconnu par les prévenus. En revanche, les patrons du César's et le DJ nient toute activité de prostitution et de proxénétisme. « Ce qui s'est passé cette nuit-là est un dérapage. Un accident ! », explique le président de la société. Son frère, absent de la discothèque le 1er décembre, affirme que « cela n'est jamais arrivé auparavant ». La présidente du tribunal, Géraldine Bordagi, évoque cependant une politique commerciale très portée sur la « chose » : « Régulièrement, vous organisiez des soirées sur ce thème. Je pense à la nuit Chupa Chups, à la kamasutra party, à la nuit des fantasmes. Je suis peut-être has been, mais quand même… ».
    Niki, elle, se défend d'avoir fait le déplacement de la région parisienne pour assurer le « show sexy SM » du 1er décembre. « Je ne devais pas faire de strip-tease. Encore moins être payée. Cela s'est fait comme ça. Je suis une libertine. Aujourd'hui, je regrette ce qui s'est passé. Je suis désolée pour les parents. L'adrénaline est montée. Ils en voulaient, je me suis laissée aller ». Géraldine Bordagi semble septique : « Pourtant vous aviez apporté une petite mallette rose avec une tenue pour le moins légère avec laquelle on ne se balade pas l'hiver ! »

    En fin de journée, les réquisitions du procureur de la République de Dieppe ont raisonné « comme un coup de tonnerre exceptionnel », selon Me Alexandre Varaut, le conseil des deux dirigeants de la discothèque et du DJ. « Je ne suis pas l'avocat de Dodo La Saumure, Le César's n'est pas le Carlton de Lille, et Gournay-en-Bray n'est pas devenue la capitale mondiale du sexe ! » Valérie Cadignan estime que « les dirigeants de la boîte de nuit se sont assis sur la loi et le code pénal. Dans ce dossier, on ne parle pas d'érotisme, mais de pornographie. Ce n'est pas un lieu où on peut faire n'importe quoi surtout devant et avec des mineurs ». Elle réclame des peines de prison ferme à l'encontre des quatre prévenus : dix-huit mois de détention, l'interdiction définitive d'exercer une activité professionnelle en lien avec le monde de la nuit, et une amende de 10 000 € pour les propriétaires de l'établissement ; un an de prison ferme et une amende de 3 000 € à l'encontre du DJ ; six mois de prison ferme et 1 500 € à l'encontre de l'effeuilleuse. Par ailleurs, la procureur de la République de Dieppe souhaite également que Le César's soit condamné à payer une amende de 150 000 € et ferme définitivement ses portes. Le tribunal correctionnel de Dieppe rendra son jugement début avril.


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