• L'internationale des escrocs démantelée à Rouen (Paris-Normandie - 30/03/2013)

    Publié le samedi 30 mars 2013 à 08H34

     

    Détournement. Le Service régional de police judiciaire de Rouen a mis fin aux activités d'un réseau cosmopolite qui avait détourné pour 1.8 millions d'euros de chèques.

    Une partie des sommes a été investie au Pakistan dans l'immobilier

    Une partie des sommes a été investie au Pakistan dans l'immobilier

     

     

    C'est grâce à un très bon tuyau que le SRPJ de Rouen a démantelé un réseau d'escrocs aux chèques volés et falsifiés ces dernières semaines. Fin 2011, sa division financière est informée qu'un compte bancaire au nom de la société DURSAAFA a été ouvert à Evreux grâce à des faux documents. Derrière ce compte, les enquêteurs identifient un réseau criminel organisé avec à sa tête un Pakistanais d'une cinquantaine d'années que le directeur du SRPJ, Philippe Ménard, connaît bien. Il l'a interpellé dans une affaire presque similaire alors qu'il dirigeait la division financière du SRPJ de Versailles, il y a une quinzaine d'années. « Depuis il a affiné sa technique » commente l'intéressé.
    Par le compte transite en fait de nombreux chèques volés, adressés à l'Urssaf et auxquels ont été rajoutés un « D » et un « A » pour pouvoir être encaissés. De là, l'argent repart vers d'autres sociétés, la police en a identifié une vingtaine, installées à Dijon, Bourges, Reims, Angers, Nancy, en région parisienne. Et qui porte des noms aussi variés que Durssafa-com, Durssafa-bat, Paris-bat, baticoncept, eurobat. Le but est de ne pas alerter le banquier qui voit de grosses sommes arriver sur le compte d'un particulier. Le réseau a donc créé des sociétés fictives ou racheter, pour un euro pièce, des sociétés en dépôt de bilan. Ainsi le banquier peut penser qu'il s'agit du chèque d'un fournisseur ou du versement du salaire d'un employé. Certains ont en effet présenté des faux bulletins de paie au moment de l'ouverture du compte.
    Le réseau utilisait en effet de jeunes pakistanais ou africains sans papiers recrutés en région parisienne. Accompagnés d'un fidèle du chef, ces derniers, munis d'un kit d'immatriculation de société et de faux papiers, ouvraient des comptes bancaires en échange de 3 000 euros.
    Quant aux chèques, ils étaient volés par une équipe d'Africains qui travaillait exclusivement à la Défense (Hauts de Seine), au plus près des organismes officiels pour lesquels des cotisations sont réglées. Les petites mains du réseau piochaient dans les sacoches des facteurs quand ceux-ci avaient le dos tourné. Un homme était chargé du grattage des chèques, un autre de fabriquer les faux papiers. C'est cette partie du réseau que le SRPJ a interpellé cette semaine. Les premières arrestations avaient eu lieu en décembre. Le chef se montrait depuis très méfiant. « Il a été difficile à loger, il vivait à l'hôtel, la Brigade de recherche et d'intervention a fait beaucoup de surveillance et de filatures dans le métro ». La tête de réseau et ses proches ont été interpellés au mois de février. Douze personnes ont été mises en examen pour escroqueries, vols, recels, association de malfaiteurs, abus de biens sociaux et blanchiment en bande organisée par un juge de la Juridicition Interrégionale spécialisée de Lille.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :