• Saint-Maclou-la-Brière : Le patron de la casse s’affranchit des lois

    Publié le 05/09/2013 à 07H37

     

    Correctionnelle. Jugeant les règles trop strictes, un Cauchois œuvrait en douce.

     

     

    Il est jugé pour « exploitation non autorisée d’une installation classée pour la protection de l’environnement », « obstacle à l’exercice des fonctions d’inspection et d’expertise des installations classées » et « exécution d’un travail dissimulé ». Fort naïf ou bougrement filou, le prévenu de 49 ans maintient ce lundi devant le tribunal correctionnel du Havre que sa casse automobile n’a jamais fait courir de risques à l’environnement. Elle est installée illégalement depuis 2003 à son domicile de Saint-Maclou-la-Brière, près de Goderville.
    En 2007, Frédéric est condamné pour exercer cette activité sans en avoir reçu l’autorisation. En 2010, accompagnés d’un service du ministère de l’Écologie, les gendarmes se déplacent encore route de Bolbec. « Ils sont venus en super-commando, tente l’intéressé. Cachés avec des mitraillettes et des gilets pare-balles. Vous pouvez demander à Madame. » Ce jour-là, l’accueil est des plus frais. « Ici, c’est chez moi. Vous n’entrerez pas », annonce Frédéric, y ajoutant quelques injures. L’administration ne peut effectuer ses constatations qu’en regardant au-dessus de la grille. Outre des pièces détachées comme des moteurs, 58 voitures hors d’usage sont recensées. Elles jonchent le plus souvent le sol de l’important terrain. La dalle installée depuis peu n’est guère suffisante pour recevoir toutes les autos. Ainsi, les liquides qui s’en échapperaient pollueraient la nappe phréatique. Le gaz issu des climatisations présente une forte toxicité.
     

    « On se fait enfumer »

    À la barre, Frédéric nie un temps tout exercice de dépollution illégal sur les épaves. Il affirme que son activité se réduit à récupérer les métaux et les revendre. Il se prétend simple « particulier », même si ses revenus découlent « de la ferraille revendue à un ferrailleur ». Entre 2008 et 2010, ce dernier lui en a acheté pour 54 522 €. Puis, après avoir qualifié de « tordus » le tribunal et ses questions, il admet avoir retiré des matières polluantes des véhicules. « Mais on ne peut pas être en règle. On n’a aucun droit. On se fait toujours enfumer. » Aujourd’hui, ce père de six enfants dit avoir déclaré son travail, sans avoir l’agrément. Écopant d’une amende de 4 000 €, il devra également 1 000 € aux associations France Nature Environnement et Écologie pour Le Havre, parties civiles.


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