Publié le mercredi 12 décembre 2012 à 07H15
Une strip-teaseuse aurait eu des rapports sexuels au milieu de la discothèque brayonne, notamment avec un mineur (photo d'illustration)
GOURNAY-EN-BRAY (Seine-Maritime).Le « show de la Mère Noël » programmé le 14 décembre n'aura pas lieu. Tout comme la « soirée projet X » du 22 décembre ou encore « la nuit des fantasmes » fixée au 28 décembre. Quant au « réveillon magique de l'an 2013 », il n'est plus d'actualité. La discothèque Le César's de Gournay-en-Bray, implantée à mi-chemin entre Rouen et Beauvais(Oise), est fermée depuis le vendredi 7 décembre et le restera jusqu'au début du mois de février.
Cette boîte de nuit - avec ses six salles de danse, ses trois terrasses et sa piscine - est sous le coup d'une fermeture administrative prononcée par la sous-préfète de Dieppe. Martine Laquièzeappuie sa décision sur le code de la santé publique : « J'ai décidé de réagir extrêmement vite et fermement, car les faits sont graves et contraires à la moralité. Les procès-verbaux ne laissent peu de place au doute ».
Un « show sado-maso »
Les déboires pour cette discothèque brayonne, qui accueille jusqu'à plusieurs centaines de clients chaque week-end, remontent à la nuit du vendredi 30 novembre au samedi 1er décembre. Ce soir-là, sur réquisition du procureur de la République de Dieppe, une quarantaine de policiers du Groupe d'intervention régional (GIR) de Haute-Normandie et du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen a été mobilisée pour mener une opération de contrôle au sein de l'établissement de nuit.
« Lors de ce contrôle, de nombreuses infractions ont été relevées, portant notamment sur du travail illégal, comme régulièrement on peut en trouver dans ce type de structure nocturne », confie une source judiciaire. « Mais les faits les plus graves concernent des rapports sexuels qui auraient eu lieu au sein de la boîte de nuit dans le courant de la soirée », précise un autre interlocuteur qui travaille sur ce dossier. Selon nos informations, une strip-teaseuse âgée d'une vingtaine d'années, recrutée clandestinement pour la nuit afin d'assurer un « show sado-maso », aurait pratiqué des fellations à plusieurs nightclubbers au milieu de l'une des pistes de danse. Au total, plus d'une dizaine de clients aurait ainsi bénéficié des prestations de la « danseuse ». « Le plus ennuyeux, c'est que des mineurs sont impliqués dans ces faits. Au moins un, il est âgé de 15 ans », indique l'une des deux sources.
Ce n'est pas la première fois que le gérant du César's doit répondre devant la justice ou l'autorité administrative. Depuis 2007, il a reçu quatre mesures d'avertissement de la part de la sous-préfecture de Dieppe, pour des fermetures tardives ou des troubles du voisinage. Par ailleurs, cet été, il avait été entendu dans le cadre d'une enquête judiciaire menée sur des coups de feu tirés sur le parking du César's.
Le SRPJ de Rouen saisi
Au-delà des deux mois de fermeture administrative, les investigations judiciaires vont se poursuivre pour savoir ce qu'il s'est réellement passé dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre et déterminer les responsabilités des uns et des autres. Valérie Cadignan, procureur de la République de Dieppe, a saisi les enquêteurs de la division criminelle du SRPJ de Rouen pour mener l'enquête. Dans les prochains jours, des clients, le personnel, la strip-teaseuse ainsi que le patron du César's devraient être auditionnés. Hier soir, ce dernier était injoignable.