• http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030419658&dateTexte=&categorieLien=id

    Pour lutter contre la fraude au détachement et le travail illégal, l’arsenal législatif vient de passer une nouvelle étape avec la publication le 31 mars au JO du décret relatif à la question. Un décret de 18 pages qui précise les obligations des entreprises détachant des travailleurs en France et leurs donneurs d’ordre.

    Le décret relatif à la lutte contre les fraudes au détachement de travailleurs et à la lutte contre le travail illégal, publié le 31 mars, vient concrétiser l’engagement du gouvernement de faire de la lutte contre les fraudes au détachement une priorité. A commencer par le Premier ministre qui a affiché lors du comité national de lutte contre le travail illégal, le 12 février dernier, sa volonté de combattre les abus liés au détachement de travailleurs en France. « Il faut affronter la réalité en face : la fraude aux règles du détachement est aujourd’hui massive. Elle passe par des montages de plus en plus complexes, parfois quasi industriels. Ils organisent un dumping social inacceptable en France. C’est pourquoi nous devons agir avec fermeté. Et notre réponse doit être à la hauteur des enjeux », avait alors rappelé le Premier ministre, qui avait mis l’accent sur les entreprises, notamment du BTP, touchés de plein fouet par cette concurrence déloyale. « Le travail illégal bouleverse l’équilibre de secteurs entiers. Il n’est pas acceptable que certains s’affranchissent du droit au détriment de ceux qui le respectent ».

    De la parole aux actes, le décret traduit dans le code du travail plusieurs articles de la loi dite « Savary »de juillet 2014 et de l’accord européen de mai 2014 sur le contrôle des travailleurs détachés. Ces deux textes instaurent un principe de « responsabilité solidaire » qui permet désormais, en cas de fraude au détachement, de faire payer les donneurs d’ordre.

    Le décret précise les obligations des employeurs établis hors de France détachant des salariés en France en matière de déclaration préalable de ce détachement, de désignation d’un représentant en France et de conservation des documents à présenter en cas de contrôle. L’employeur doit ainsi fournir à tout moment à l’inspection du travail l’autorisation de travail du salarié détaché, le document attestant d’un examen médical dans le pays d’origine, les bulletins de paie de chaque travailleur détaché ou tout document apportant la preuve du respect de la rémunération minimale (pour un détachement inférieur à un mois), un relevé d’heures indiquant le début, la fin et la durée du temps de travail journalier de chaque salarié.

    L’entreprise étrangère doit également être en mesure de fournir les documents prouvant qu’elle exerce elle-même « une activité réelle » dans son pays, par exemple un document attestant du nombre de contrats exécutés et du montant du chiffre d’affaires réalisé par l’employeur dans son pays et sur le territoire national. Il lui incombe également de désigner un représentant en France (article 1).

     

    Responsabilité des donneurs d’ordre et maîtres d’ouvrage

     

    Le décret définit également les modalités de mise en œuvre de l’obligation de vigilance et de la responsabilité des maîtres d’ouvrage et des donneurs d’ordre vis-à-vis de leurs sous-traitants et cocontractants. Ainsi, ils doivent demander au sous-traitant, avant le début de détachement une copie de la déclaration de détachement transmise à l’unité territoriale de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi, une copie du document désignant le représentant. Il est d’ailleurs rappelé que « le maître d’ouvrage ou le donneur d’ordre est réputé avoir procédé aux vérifications dès lors qu’il s’est fait remettre ces documents. » (article 6)

    Par ailleurs, il indique les modalités selon lesquelles les copies des déclarations de détachement sont annexées au registre unique du personnel de l’entreprise qui accueille les salariés détachés. Copie des titres autorisant l’exercice d’une activité salariée des travailleurs étrangers et copie des déclarations de détachement sont annexées au registre unique du personnel et tenues à la disposition des délégués du personnel et contrôleurs dans l’établissement ou sur le chantier (article 9).

    Si le sous-traitant n’a pas déclaré ses salariés détachés, le donneur d’ordres ou maître d’ouvrage doit l’enjoindre à rétablir la situation dans les sept jours. Si ces derniers n’ont pas effectué cette injonction, ou n’ont pas  informé au bout de sept jours l’agent de contrôle d’une absence de réponse de la part du sous-traitant, ils sont « tenus solidairement au paiement des rémunérations et indemnités dues à chaque salarié et des cotisations et contributions sociales y afférentes ». L’article prévoit également que l’agent de contrôle auteur du signalement informe par écrit les salariés concernés qu’à défaut de paiement de leurs rémunérations ils peuvent saisir le conseil des prud’hommes afin de recouvrir les sommes dues (article 11).

    Dans le cas constaté par un agent de contrôle de « la vétusté manifeste des locaux ou des installations d’hébergement collectif, leur salubrité, leur taille, leur nombre ou leur équipement », le maître d’ouvrage ou le donneur d’ordres doit enjoindre l’employeur de remédier à la situation. Ce dernier a alors 24 heures pour faire savoir au maître d’ouvrage ou au donneur d’ordre les mesures qu’il met en place. « En cas d’absence de régularisation effective de la situation par l’employeur, le maître d’ouvrage ou le donneur d’ordres est tenu de prendre sans délai à sa charge l’hébergement collectif des salariés dans des locaux aménagés » (article 12).

    Si le donneur d’ordres ou maître d’ouvrage ont été informés d’une infraction aux dispositions légales applicables au salarié d’un sous-traitant (durée du travail, droit de grève, niveau de rémunération…), ils sont tenus de suivre un processus pour faire cesser « immédiatement » cette situation. Si rien n’est fait, ils devront s’acquitter d’une amende de 1 500 euros, portée à 3 000 euros en cas de récidive (article 17).

     

    La fin d’une hypocrisie pour des professionnels satisfaits

     

    A peine publié, le texte a été salué par les professionnels du bâtiment. « Nous sommes particulièrement satisfaits de l’instauration de l’obligation, sous menace de sanctions, de déclarer préalablement les salariés détachés, a indiqué au Moniteur Patrick Liébus, président de la Capeb. Depuis des années, certains donneurs d’ordre disent qu’ils ne savaient pas qu’ils employaient indirectement des salariés détachés illégalement. Aujourd’hui, ils seront tenus de se renseigner. L’obligation qui incombe désormais à l’entreprise étrangère de désigner, sur le territoire français, un représentant, qui sera un interlocuteur pour l’inspection du travail, est aussi une bonne chose ». Toutefois le président de la Capeb rappelle que ces mesures ne pourront s’appliquer correctement que si les équipes des corps de contrôle sont étoffées, « car les jours où l’on voit le plus de travailleurs détachés employés illégalement sont les samedis, dimanches et jours fériés ».

    Même écho de la part de Jacques Chanut. Le président de la FFB se dit satisfait du contenu du texte, «notamment parce que l’entreprise étrangère devra maintenant présenter plusieurs documents administratifs en cas de contrôle, ce qui rend plus équitables les contraintes administratives vis-à-vis des entreprises n’ayant pas recours aux salariés détachés ». Rappelant au passage que le décret était attendu depuis 8 mois, Jacques Chanut estime qu’il met fin à une certaine hypocrisie : «  il deviendra difficile pour un maître d’ouvrage ou un donneur d’ordres de dire qu’il ne savait pas que des salariés détachés étaient employés illégalement ».

     

    D’autres mesures à venir

     

    Si ce décret traduit plusieurs mesures de la loi Savary, le gouvernement compte aller plus loin. En détaillant son plan de lutte contre la fraude au détachement du 12 février, Manuel Valls a annoncé vouloir frapper au porte-monnaie des entreprises fraudeuses. L’amende pour fraude au détachement sera ainsi portée, via un amendement au projet de loi Macron, à 500 000 euros (et non les 150 000 prévus jusqu’ici ; actuellement, la sanction ne peut excéder 10 000 euros, à raison de 2 000 euros par salarié détaché et de 4 000 euros en cas de récidive). Les fraudeurs ne bénéficieront en outre plus d’aucune exonération de cotisations sociales. Manuel Valls a également indiqué que les 500 plus importants chantiers de construction subiraient des contrôles renforcés en 2015. Le gouvernement souhaite en effet mobiliser tous les services (inspection du travail, police, gendarmerie, Urssaf, fisc, douane…) pour réaliser cette année 30 000 contrôles conjoints, qui devront représenter 50% des opérations, contre environ un tiers aujourd’hui. Parallèlement, en cas de manquements graves aux règles du détachement, le préfet pourra arrêter un chantier.

    Autant de mesures qui viendront compléter celle annoncée à l’automne dernier par le ministre du Travail, François Rebsamen : la mise en place d’une carte d’identité professionnelle dans le bâtiment(mesure inscrite dans le projet de loi Macron).


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  • Ils sont soupçonnés de travail dissimulé. Sur l'un d'eux, il est découvert 1 gramme d'herbe de cannabis. Plusieurs objets de provenance douteuse ...

    http://www.infonormandie.com/Un-garage-automobile-passe-au-peigne-fin-par-les-gendarmes-pres-de-Bernay_a7708.html

    Depuis plusieurs mois, les gendarmes sont intrigués par des allées et venues suspectes d'inconnus au sein d'un garage automobile des environs de Bernay (Eure). L'établissement va, dès lors, faire l'objet d'une surveillance discrète. 

    Des vérifications sont ainsi effectuées au préalable et il s'avère que le garage est actuellement en redressement judiciaire. Pour autant, l'activité semble intense : plusieurs employés s'affairent à la réparation de véhicules. Il est également constaté la vente de pièces détachées sur le site internet Le Bon Coin : moteurs, pare-chocs, intérieurs de voitures... 

    Des contrôles avec un magistrat 

    Jeudi 19 mars dernier, sur réquisition du procureur de la République d'Evreux, la gendarmerie de Bernay décide d'opérer un contrôle détaillé au sein de cet établissement en présence d'un magistrat du parquet, d'enquêteurs de l'inspection du travail. 

    Des équipes cynophiles de la gendarmerie prêtent leur concours à cette opération encadrée par plusieurs unités de la compagnie de gendarmerie de Bernay (communauté de brigades, brigade de recherche et peloton de surveillance et d'intervention). 

    Travail dissimulé ? 

    Deux employés sont contrôlés alors qu'ils ne font l'objet d'aucune déclaration auprès des organismes sociaux. Ils sont soupçonnés de travail dissimulé. Sur l'un d'eux, il est découvert 1 gramme d'herbe de cannabis. Plusieurs objets de provenance douteuse sont par ailleurs retrouvés, notamment 4 cartons contenant des valises neuves avec la mention "Le port du Havre". 

    L'enquête ne fait que commencer et de très nombreuses vérifications vont être menées dans les prochains jours, assurent les gendarmes de Bernay.


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  • Les deux gérants de L'Équatorial Sauna, à Évreux (Eure), devaient être jugés devant le tribunal correctionnel, jeudi 19 mars 2015 pour escroquerie et ...

    http://www.normandie-actu.fr/breves/travail-au-noir-a-evreux-les-patrons-dun-sauna-libertin-juges-en-septembre_117991/

    Les deux gérants de "L'Équatorial Sauna", à Évreux (Eure), devaient être jugés devant le tribunal correctionnel, jeudi 19 mars 2015 pour escroquerie et travail dissimulé. Ils étaient absents pour l'audience et l'affaire a été renvoyée au 24 septembre 2015. La veille, le 23 septembre, l'un des deux gérants doit comparaître pour outrages et menaces envers un agent de l'URSSAF.

     


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  • Toute cette histoire a commencé par un signalement de l'Ursaff pourtravail dissimulé auprès des gendarmes de Seine-Maritime. Suite à un contrôle, ...

    http://www.paris-normandie.fr/detail_article/articles/2652241/un-gerant-inconnu#.VRmpRjusUwo

    Justice. Usurpation d’identité, livraison de colis sans titre de transport

    ... quatre hommes ont été condamnés par le tribunal de Rouen.

     

    Quatre hommes ont été cités devant le tribunal correctionnel de Rouen

    pour avoir livré des colis sans titre de transport, et sans recourir à

    l’inscription obligatoire au registre du commerce et des sociétés. Toute

    cette histoire a commencé par un signalement de l’Ursaff pour travail

    dissimulé auprès des gendarmes de Seine-Maritime. Suite à un contrôle,

    l’un des prévenus indique être employé pour une société. Cependant,

    il n’avait ni titre de transport ni de licence pour livrer des colis, ce

    qui est pourtant exigé par la loi. « J’ai rendu un service de livraison

    qu’une seule fois pour cette société. Je n’ai jamais passé de contrat

    avec elle, je n’en ai jamais eu connaissance, je ne suis pas au courant,

    je n’ai pas d’explication », se défend-il lors de l’audience.

    Des amendes et prison avec sursis

    Un autre reconnaît avoir été le gérant de la société jusqu’au début

    2013, mais ne l’est plus actuellement. La société utilisait une identité

    usurpée pour le poste de gérant de la société. Un nom utilisé pour cinq

    sociétés différentes, toutes relevant du domaine du transport, ou de

    prestation de service. La personne en question avait déclaré que sa carte

    d’identité avait été volée et supposait être victime d’usurpation. Or, plus

    tard, il dépose un courrier à la gendarmerie indiquant qu’il entend retirer

    sa plainte. Ce revirement de position s’est expliqué ensuite par le fait qu’il

    a fait l’objet de menaces et de représailles de la part de certains

    protagonistes du dossier. L’un d’eux affirme : « J’ai reconnu

    formellement M. X, il était dans le bureau du siège social de la société

    pour signer l’ensemble des actes. Bien qu’il avait peut être pris un verre

    ou deux, il était consentant puisqu’il parlait correctement et était

    intéressé pour transférer la société à son nom ». Il s’avère donc que

    ces différentes infractions imbriquées les unes aux autres concernent le

    même groupe de personne. Le tribunal correctionnel les a tous reconnus

    coupable et a condamné trois personnes à payer une amende de 1 000 €,

    et la quatrième à 8 mois de prison avec sursis et 2 000 € d’amende.

     


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  • Une dame de 66 ans comparaissait vendredi 20 février devant le tribunal de Dieppe pour exécution d'un travail dissimulé. Elle exerce une activité de ...

    http://www.courrier-picard.fr/region/eu-76-la-magnetiseuse-amoureuse-manipulee-par-son-voyant-ia201b0n525296

    Une dame de 66 ans comparaissait vendredi 20 février devant le tribunal de Dieppe pour exécution d’un travail dissimulé.

    Elle exerce une activité de magnétiseuse comme autoentrepreneur chez elle à Eu. Selon le procureur, ses clients sont plutôt satisfaits de ses actes qu’elle facture 30€ la séance. Ce que le tribunal lui reproche est d’avoir déclaré des revenus bien en dessous de la réalité en les divisant par trois ou quatre. Il lui reproche aussi d’avoir eu entre novembre 2011 et mars 2013 un employé non déclaré. «  Condamné, il lui était interdit d’exercer une fonction de voyant et cet homme m’avait proposé de me former à la voyance. C’était un maître, je le nourrissais et je lui donnais un peu d’argent pour son essence mais je ne lui versais pas de salaire. C’est lui qui m’a dit de déclarer un minimum à l’URSAFF ».

    Ce dernier recevait toute une clientèle chez elle (à son insu selon elle) qui rapportait gros. « J’avais acheté une voiture à notre nom à tous les deux, nous devions vivre ensemble, j’avais des sentiments pour lui mais en fait il m’a menti et s’est servi de moi. Il m’a manipulé.  »

    Le procureur n’est pas convaincu de la bonne foi de la dame d’autant plus que le voyant est décédé depuis et « il est facile de l’accabler. »

    Le procureur a requis 10000€ d’amendes. L’avocate de la prévenue Me Castel a convaincu en partie le tribunal de la bonne foi de sa cliente puisqu’elle a été relaxée pour la non-déclaration d’un employé et a été condamnée à seulement 3000€ d’amende pour avoir omis de déclarer une partie de ses revenus.

     


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